HISTORIQUE

La région de Diourbel recouvre à peu près l’ancien royaume du Baol, né au lendemain de la victoire de Danki de Amary Ngoné Sobel sur le Bourba Djoloff Lélé Fouli Fak. Auparavant, le Baol comme d’ailleurs le Cayor, était divisé en Lamanats dont les chefs, les Lamanes, indépendants les uns des autres, étaient néanmoins des vassaux du Bourba Djoloff, à qui ils étaient tenus de verser des redevances, qu’ils apportaient eux-mêmes à Thieng alors capital du Djollof. Et, c’est pour protester contre ce poids lourd et humiliant, qu’Amary Ngoné Sobel fils du Laman Cayor Déthié Fou Ndiogou, libéra le Cayor et le Baol par sa victoire au Danki. Dès lors, prirent naissance les royaumes du Cayor et du Baol, dont les souverains furent respectivement appelés DAMEL et TEIGNE. Mais il arriva qu’une dizaine de rois du Cayor furent des Damel-Teignes. Cela se comprend assez aisément dans la mesure où l’on sait que c’est la même famille (celle des FALL) qui régnait sur les deux localités. C’est ainsi que, peu de temps après avoir été nommé Damel, Amary Ngoné Sobel se rendit avec une armée au Baol où venait de mourir son oncle Gnokhor Ndiaye Kouly Gnilane. Amary se fit offrir la couronne sans difficulté. A ses débuts, le royauma du Baol était peu étendu. C’est sous le règne du Damel-Teigne Lat Soukabé Ngoné Latyr Dieye (1697 – 1719) qu’il atteint ses limites maximales. Le royaume, dont la capitale serait Lmabaye s’était agrandi d’une partie du Sine après la victoire des Baol-Baol sur le Bour Sine Diogoye Gnilane Diouf à Nganiane. La bataille de Gouye Fouki Seur à également permis au Baol d’étendre ses limites jusqu’à Kael au détriment du Bour Saloum. C’est également sous le règne de Lat Soucabé que la réaction contre l’esprit monopoliste de la France fut très vive. Par l’exclusivité du commerce qu’ils détenaient à la suite de prétendus traités avec les souverains du Baol, les français n’hésitaient pas à saisir des navires hollandais et Anglais, pour imposer aux indigènes un prix très bas sur leurs marchandises. Contre cette injustice, le Damel-Teigne exige la liberté du Commerce. André Brue, Directeur de la Compagnie du Sénégal s’y oppose. C’est après la mémorable bataille de Dékheulé que le Teigne Thiéyacine Dior Fall accepta l’autorité française qui lui avait promis de le maintenir au pouvoir s’il soumettait sans résistance. Mais au lieu du Teigne Thiéyacine qui fut exilé à Mbagne où il mourut vers 1890, les français installèrent Tanor Gogne dont l’esprit d’indépendance ne s’accorda pas avec le désir effréné de la Domination Coloniale Française. En effet, le pays fut annexé au cercle de Thiès avec deux résidences, l’une à Touba Toul, l’autre à Sambé. Touba Toul était le chef lieu du Baol Occidental tandis que Sambé était le chef lieu du Baol Oriental. Chacune des subdivisions était placée sous l’autorité d’un commandant de subdivision. Ils étaient aidés par les chefs de province, Mbakhane Lat Diop Diop pour la partie orientale et Salemone Fall Thièyacine pour la partie occidentale. En 1895, sur proposition de Mbakhane Diop alors chef supérieur, le poste de Sambé fut transféré à Diourbel. Ce transfert a été facilité pour les avantages significatifs qu’offrait le site de Diourbel dont :

  • L’existence du lac d’eau douce sur l’actuelle vallée morte du Sine, alors que ce liquide précieux posait de sérieux problèmes à l’administration coloniales pour la consommation des animaux et de hommes de garnison.
  • La position axiale du site par rapport à tous les villages dépendants, facilitant à l’administration des relations avec ses sujets et rendant moins complexe la gestion du territoire.

Diourbel devint alors chef lieu de subdivision administrative relevant de Thiès jusqu'à la création du cercle du Baol dont les limites anciennes correspondent à celles de l’actuelle région, c’était en 1907. Après l’indépendance elle devint une région comprenant six (6) départements et seize (16) arrondissements avec une superficie de 33.547 km². Cependant on ne peut faire un aperçu historique du Baol sans évoquer ne serait ce que brièvement la prestigieuse figure de Cheikh Amadou Bamba fondateur du mouridisme, cette confrérie religieuse qui s’est développée avec ampleur depuis 1887. Cela s’explique du fait que le mouridisme façonne l’individu de foi ardente qui recherche l’union avec Allah , et enseigne en même temps la vertu sanctifiante du travail.

 

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